Ce matin, après plusieurs tentatives ratées, nous avons pu visiter la distillerie Bologne, située entre Basse-Terre et Baillif. Nous y étions déjà allés il y a quelques semaines, mais avions dû repartir sans faire la visite suite à une dispute entre l'employée et la patronne... Puis, lors de notre deuxième tentative, nous avions appris que les visites étaient suspendues à cause de travaux (je n'avais pas téléphoné....). Mais aujourd'hui, tout allait bien, pas de problème. Nous n'avons même pas payé la visite guidée car elle était effectuée par une jeune stagiaire.
J'ai déjà visité plusieurs distilleries (Longueteau à Capesterre, Bielle et Poisson à Marie-Galante), mais jamais pendant la période d'activité. C'est désormais chose faite.
Il faut savoir qu'en Guadeloupe, il y a deux camps opposés : les consommateurs de rhum Damoiseau (les habitants de la Grande-Terre) et ceux de rhum Bologne (les habitants de la Basse-Terre). Un des grands conflits de l'histoire de l'humanité...
Pour le côté historique, les actuels propriétaires sont les descendants du très célèbre compositeur/escrimeur Chevalier de Saint-Georges (dont le nom était Joseph Bologne). On peut le voir donner un cours de musique à Marie-Antoinette dans le récent film du même nom.
Alors, pour faire très vite et très schématique pour la fabrication du rhum (procédé inventé par le non moins célèbre Père Labat, un saint homme) : les cannes sont coupées (parfois encore à la main, mais surtout par machine) à partir de janvier (début de la saison sèche, les cannes se sont bien gorgées d'eau et de soleil, leur teneur en sucre est optimale), puis broyées. Le jus (appelé vesou) est ensuite fermenté, distillé pour obtenir un alcool à 75° (voire 90°, je l'ai goûté ce matin, ça pique la langue...). Puis, il est ramené à 50° (ou 55, voire 59 à Marie-Galante). Les résidus de canne (la bagasse) servent à alimenter une chaudière pour produire de l'énergie et faire fonctionner la colonne de distillation. Le rhum ainsi produit (appelé rhum agricole) reste dans des cuves en inox pour le rhum blanc. Pour en faire un rhum ambré (ou paille), on le fait vieillir en fûts de chêne. Pour obtenir le rhum vieux, il doit rester au moins trois ans dans ces fûts.
Voici quelques photos de la distillerie.
Tout d'abord, le bâtiment administratif (la boutique se trouve de l'autre côté) qui date d'il y a plus de cent ans et qui a été restauré.
Derrière ces bâtiments, les champs de canne s'étendent le long de la route qui mène à Saint-Claude. La Soufrière est en arrière-plan, sous les nuages.
Ici, le tracteur met les cannes sur le tapis roulant pour le broyage.
Le futur rhum passe par ces colonnes de distillation.
Les champs de canne, la mer des Caraïbes, depuis l'étage de la distillerie.
Vue d'ensemble de l'usine.
L'entrée du domaine (ou la sortie, c'est selon).
A noter, une nouveauté dans la gamme des rhums Bologne, un rhum vieux (ils ne faisaient que du rhum blanc et du rhum ambré jusqu'à présent), une cuvée spéciale intitulée "Chevalier de Saint-Georges". Vraiment excellent.
13 juin 2009
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1 commentaire:
Ah c'est donc à ça que carburait le blogueur pendant son relais ! Tu m'étonnes...
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