14 mai 2011

La fête au Bouc

Je viens de finir ce livre de Mario Vargas Llosa (le célèbre écrivain péruvien, Prix Nobel de littérature en 2010). Cela faisait un moment que je voulais le lire (depuis mon séjour en République Dominicaine en octobre 2008, en fait).

Il s'agit d'une fiction historique à propos de la dictature de Trujillo en République Dominicaine entre 1930 et 1961. Autant le dire tout de suite, il s'agit d'un véritable chef-d’œuvre. La structure y fait pour beaucoup. L'auteur alterne en effet trois points de vue : cela commence par un chapitre sur Urania, avocate dominicaine vivant à New York depuis une trentaine d'années et ayant fui son pays pour faire des études peu avant l'assassinat du dictateur. Elle revient à Santo-Domingo pour essayer de trouver des réponses aux questions qu'elle se pose auprès de son père, ancien officiel du régime. Puis, vient un chapitre sur Trujillo lui-même, mettant le lecteur au cœur de sa politique de folie et de paranoïa. Enfin, un troisième chapitre nous expose la situation des quatre conjurés qui ont assassiné ce dernier au moment où ils s'apprêtent à passer à l'acte. Les trois points de vue se répètent donc ainsi dans le même ordre tout au long du livre. Le dernier tiers déroge à cette règle, après l'assassinat de Trujillo. Les points de vue sont ainsi beaucoup plus nombreux (les conjurés isolés, certains officiels du gouvernement...). A noter, certains passages particulièrement durs dans ce dernier tiers.

Une autre particularité intéressante est l'entremêlement des narrations, parfois dans un même paragraphe, demandant un petit effort du lecteur sans que cela ne le gêne le moins du monde cependant. Le fait que le narrateur s'adresse aussi directement à ses personnages en les tutoyant contribue à cette originalité.

Mario Vargas Llosa s'est apparemment beaucoup documenté pour tenter de reconstituer ces événements avec le plus de véracité possible (cela reste une fiction cela dit), et nous en apprend énormément.

Fortement conseillé, donc.

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