22 mai 2009

Pas de vagues au Cap-Est

Allez, après plusieurs ouvrages de littérature ou d'économie, un peu de lecture détente. Je viens en effet de finir Pas de vagues au Cap-Est d'Olivier Arrighi. Il s'agit d'un polar tropical mettant en scène Ange Siméoni, lieutenant de gendarmerie blasé, corse et fin négociateur, enquêtant en Martinique (il est dans la gendarmerie du François). J'avais vu récemment des articles à propos de son second polar, toujours avec le même personnage. Cela me paraissait intéressant, j'ai donc acheté le premier volume, paru en 2007.

Dans ce premier livre, Ange traque les meurtriers d'un couple de Békés que l'on retrouve mort, baignant dans une mare de sang un matin (on retrouve toujours les victimes "un matin"...).

Petite explication : le Cap-Est est une sorte de "béké-land" situé sur la commune du François : les grandes familles békées se sont regroupées sur ce cap. L'équivalent de l'Ilet Boissard chez nous, en Guadeloupe, en beaucoup plus important bien sûr.

L'enquête est plutôt bien ficelée, pas trop compliquée à suivre (en général, j'ai du mal à suivre les enquêtes des polars -livres ou films-, c'est pourquoi je m'en méfie énormément...), et assez drôle. Le lieutenant corse est en effet plein d'humour, et nous donne ses commentaires sur la société martiniquaise, les Antillais, les Métros, les ministres venus exprès pour une journée... Tout cela est très bien vu. Bon, le livre s'adresse plutôt à un lecteur métro, c'est ça qui est un peu dommage (même si ce fut plus facile pour moi de m'identifier au personnage). Mais en même temps, l'auteur a créé ce personnage d'après son vécu, donc...

Petite déception, la fin, qui m'a laissé sur ma faim. Bon, le dénouement du Crime de l'Orient Express m'avait aussi déçu. En tout cas, cela se laisse lire très facilement, et l'intrigue, tout comme le personnage principal et ses problèmes personnels, est prenante. Bientôt le deuxième volet des aventures d'Ange Siméoni...

Un petit extrait assez savoureux, lors de l'enterrement des victimes :

"Parmi les participants, les métropolitains en chemise faisaient tache dans une église où tous les hommes étaient en costume. Les Martiniquais disposent tous d'au moins un costume foncé pour les enterrements, quel que soit leur statut social, leur âge ou leur couleur. Il est vrai qu'aux Antilles, les cérémonies religieuses marquent profondément la vie sociale des communautés et justifient chacune une tenue appropriée : costume gris pour les mariages, bleu foncé ou noir pour les enterrements.
[..] Au bout d'un quart d'heure, déjà, ceux qui avaient sorti la totale -soit l'ensemble costume-cravate- se demandaient comment ils allaient faire pour tenir. Les premiers mouchoirs se mirent à éponger les fronts en sueur au bout de vingt minutes. La première veste tomba moins de quatre minutes plus tard. Le ministre donna l'exemple en restant stoïque jusqu'au bout, ainsi que la plupart des békés et autres Antillais, habitués à ce genre de supplice. Chacun des vaillants résistants perdit trois ou quatre litres d'eau, immédiatement absorbée par les vêtements qui séchaient sur pied au fur et à mesure. Les femmes, vêtues de robes légères, tiraient remarquablement leur épingle du jeu.
[...] Il profita de l'heure qu'il avait à tuer pour regarder sortir de l'église les pingouins tropicaux. Habitués à l'air conditionné, tous suaient comme si on les avait arrachés à leur banquise. Ils se précipitaient aussi vite que la bienséance le permettait vers leur 4x4 afin de pousser leur climatisation au maximum et d'attraper un rhume. Demain, les pharmacies vendraient probablement plus de sirop contre la toux que de Biafine."

3 commentaires:

Emrik a dit…

Il a l'air sympa ton bouquin... Le seul problème : le titre est très mal placé sur la couverture !

May a dit…

C'est un peu la publicité mensongère, car cette scene n'existe pas dans le livre. Mais bon, il y a quand même des jolies femmes caribéenes.
Selon toi, Emrik, est-ce qu'elle ressemble celle qui était sur la carte postale de JC?

Emrik a dit…

Bah c'est difficile à dire car sur la carte postale de JC figurait une délicieuse gorge... Alors que là j'ai plutôt l'impression qu'il s'agit d'un auguste postérieur.
Il est donc impossible d'établir une quelconque comparaison !