
Le dit malfini raconte donc sa rencontre avec Foufou, un colibri téméraire. A travers son observation de ce petit oiseau si particulier, le Malfini prend conscience de l'altérité, de sa propre insignifiance, de sa vanité. Cette observation l'amène aussi à réaliser que de nombreux changements se produisent sur Terre (le réchauffement climatique). A travers ce récit, c'est à toute une réflexion philosophique et écologique sur le vivant et sur l'autre que se livre Chamoiseau.
Malheureusement, je n'ai pas trop accroché à cette histoire... le style est moins flamboyant qu'auparavant, et je trouve que le récit tourne un peu en rond. Au début, on ne sait pas trop où il veut en venir, et une fois que l'on a compris, on se lasse un peu. Il y a tout de même quelques passages bien agréables :
"Loin de se décourager, le satrape de Rabuchon mit en oeuvre une telle entreprise de dénigrements que les colibris les plus inquiets, et donc les plus crédules, finirent par considérer Foufou comme l'archange du malheur. Il y eut de nombreux tombereux d'insultes que je ne fus pas en mesure de déchiffrer. Comparé à la langue divine de la famille des aigles, le langage des colibris est quelque peu sommaire. Je crus tout de même entendre que les plus excités l'accusaient d'être à l'origine de la mort lente qui ruinait Rabuchon, de prendre un plaisir honteux à outrager le corps de ses victimes. Ce ne furent plus seulement les colibris qui entreprirent de le poursuivre mais toutes qualités de bêtes-zorey, rates, zagayak, chenilles-trèfles, sucriers, merles, cicis, aigrettes, siffleurs, guêpes et abeilles rescapées, auxquels on pouvait ajouter quelques loques de fourmis-manioc, vers-coco, zandolis et consorts... Une coalition d'éclopés survivants se ligua contre lui. Elle bravait ses ripostes pour tenter de le frapper du bec, de l'aiguillon ou de la mandibule. Elle rêvait de lui infliger un vieux cocktail de leurs venins conjoints. Le petit maître devait passer plus de temps à repousser des agressions qu'à explorer le lourd mystère de la mort lente... C'en était révoltant de le voir s'évertuer malgré tout, sans rage, sans haine, sans amertume, avec juste son inflexible obstination opposée à leurs flots de bêtises..."
1 commentaire:
Ah ouais, c'est loin d'être tranquille, la vie d'un colibri !
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